Infidj’art est un mouvement de revendications initié par les étudiants de l’Ecole Supérieure des Beaux-arts d’Alger le 15 mars 2015, où ils ont entamé une grève, occupé l’école jour et nuit et imposé un blocus général. Ce mouvement était une révolte contre l’injustice ressentie par les étudiants durant ces dernières années dans leur établissement.

Tel une explosion, d’où son appellation en arabe : إنفجار – infijār, ce mouvement a fait un tel bruit que les étudiants se sont fait entendre et que le directeur de l’école a été relevé de ses fonctions sous leur demande. Après quelques exploits immédiats, il a fallu supporter les effets de l’attente et le passage du temps. Ces étudiants grévistes sans objectif bien clair à moyen terme, et sous pression politique à long terme, se sont retrouvé dans l’impasse de la désunion et de la désillusion qui commençaient à prendre place, annonçant la fin du mouvement qui s’est éteint avec l’arrivée des grandes vacances.

Dans cette série qui couvre chronologiquement l’ensemble des trois mois d’activité d’un blocus, le mouvement Infidj’art est suivi de l’intérieur à travers mon objectif, en tant qu’étudiant durant sa dernière année d’études. Un travail qui se veut un témoignage des différentes situations vécues à travers cette expérience, une invitation au partage des moments les plus intimes de la vie d’un groupe de personnes qui ont abandonné leur quotidien pour se rassembler autour d’une cause, celle de la survie de leurs études et de leur école.